La concertation en action


Une interprétation botanique et paysagère des attentes des habitants pour leurs lieux de vie 


L'association « Sors de terre » active écologiquement et socialement des lieux en prenant en compte au préalable les usages du territoire par les habitants ; nous y créons des jardins pédagogiques et collectifs, et nous "jardinons" des lieux stratégiques. Une notion très large du jardinage et de l'idée de « jardin » sous tends ce regard sur les territoires et les paysages urbains : le "jardin" ne se définit pas uniquement par une organisation spatiale ou une nature végétale, mais aussi par des modes d'appropriation et par des usages.


"Jardin habité" sur la dalle M. Thorez à Bagnolet (93), quartier des Malassis

De par son histoire, son organisation spatiale et sa population, chaque quartier est particulier. Il ne s’agit donc pas de créer toujours le même jardin. Un temps de diagnostic et de concertation est plus qu’utile. Cette concertation n’exclut pas l’action, créatrice d’échanges et révélatrice des enjeux locaux.


"Où est le jardin des Grésillons?", Gennevilliers (92)


La métaphore de « l’acuponcture végétale», jardiner des points précis pour agir ensuite sur une totalité, est pertinente pour traduire la démarche dans laquelle s’inscrivent les actions d’activation sociale et écologique entreprises par « Sors de terre ». Le jardin se construit ensuite ainsi sur des bases solides.

Nous utilisons le végétal comme un médium ; entre nous et les habitants, entre les habitants entre eux, entre les habitants et leur cadre de vie et enfin entre des territoires, différents. Le mot « quartier » recouvre désormais dans l’usage, des lieux et des habitants unis de façon complexe et intime. Le jardinage peut s’inscrire dans cette relation de façon douce, vivante et durable.


"Jardin habité", dalle M. Thorez, Bagnolet



La concertation en action : Un temps nécessaire pour des changements vécus et durables

L’idée de concertation en action repose sur un constat : les modalités traditionnelles de consultation ne permettent pas de se faire un avis représentatif de l’ensemble des habitants. On retrouve souvent les mêmes habitants dans les réunions de quartiers, et seule une minorité répond aux questionnaires. Il faut donc aller au devant des habitants de façon dynamique ; le porte à porte avec une grille de souhaits et de doléances à la main ne suffit pas. Organiser des rencontres sur les espaces collectifs extérieurs en mettant en perspectives l’histoire et les devenirs possibles du quartier, les usages des végétaux, et jardiner dans le même temps un lieu emblématique est une manière vivante et conviviale d’avoir accès à des paroles plus diverses et plus riches.

Par ailleurs, les changements dans le paysage urbain interviennent généralement de façon soudaine et brutale. Agir sur son cadre de vie permet de le transformer progressivement et de l’interroger. In situ, les échanges sont plus féconds. Un jeu de rôle qui s’ignore se met en place : l’habitant revêt l’habit de l’architecte, du paysagiste ou de l’urbaniste.




Chaque transformation du paysage appelle des commentaires enthousiastes ou critiques et permet d’engager une discussion. Ces changements s’opèrent régulièrement sur un temps étiré qui permet l’appropriation, et l’apport progressif et répété de clés de lecture de son environnement en même temps que des techniques de transformation du paysage et des savoirs faire horticoles.


Chemin au "Jardin aux balcons", Quartier des Malassis, Bagnolet

Dans le faire, dans l’immédiat, sur le territoire vécu, peuvent ainsi être glanés des visions, des désirs, qui constituent aussi une matière à retravailler et à prendre en compte pour les projets de réhabilitation et de rénovation urbaine ou plus simplement pour l’installation pérenne d’un jardin collectif. La restitution, sous des formes diverses, de ces échanges aux commanditaires et aux habitants, fait partie des propositions de l’association.


Des jardins et une approche de la « nature en ville » à transmettre


L’objectif de l’association n’est évidemment pas de multiplier les terrains dont elle aurait la charge mais bien d’activer des lieux et des dynamiques sociales pour que les habitants et les structures socio-éducatives et associatives locales, s’approprient les jardins, les entretiennent, les utilisent et les animent. Les rencontres animées et la formation sont des prolongements des actions initiales de d’enquête, de concertation et de création collective des parcelles de culture qui ont pour but d’amener les usagers du jardin à l’autonomie pour des usages pluriel du jardin.


"Du parc au jardin", parc du chateau de l'étang à Bagnolet 


Les rencontres animées

Le rapport que chacun développe au jardin est primordial dans notre projet pédagogique. Tout le monde n’aime pas forcément jardiner, a priori ; le jardin lui-même ne renvoie pas toujours aux même imaginaire : loisir pour les uns, labeurs pour les autres, et autres clivages socioculturels. Comment tisser en douceur, ou par surprise, un rapport sympathique au jardin en usant pas systématiquement des ressorts écologiques, patrimoniaux, voir même moraux.


Fantazio, contrebassiste et chanteur, au jardin aux balcons

Le respect de la nature dépend de la qualité du lien que l’on réussi à créer entre les Hommes et leur environnement. Nous ne développerons pas ici le contenu des activités pédagogiques de l’association ; elles font l’objet d’une pages spécifique. Précisons seulement que nous avons développé quatre animations : les contes jardinés, les ateliers contemporains, la découverte de l’ethnobotanique et le land art. A ces animations, peuvent s’ajouter des manifestations artistiques, et l’organisation de sorties « hors les murs » pour nourrir et valoriser le travail effectué dans le quartier.


Un conte sur le point d'être jardiné


La Formation

Il apparait nécessaire de former les habitants et les acteurs associatifs locaux au suivi technique biologique des cultures et à l’animation du jardin dans le but d’arriver à une gestion locale et durable du projet. L’association a par ailleurs la capacité de se constituer pôle de ressource en matière d’orientation vers des formations professionnelles des secteurs de l’horticulture, du maraîchage, du paysagisme et de l’éducation à l’environnement.



Les membres actifs et les collaborateurs de Sors de terre :



Gilles Amar, Jardinier et coordinateur de l’association
Lisa Erzen, actions artistiques
Anthropolinks, collectif d’anthropologues spécialistes des rapports des Hommes à leur environnement
Elise Melot, Reporter radio
Lucas Delafosse, Elève de l’école nationale supérieure du Paysage de Versailles
Cyril Bellanger, Ouvrier spécialisé en éco-construction
Sophie Jurado, Illustratrice et designer
Lydie Dokou, Educatrice spécialisée
David Belamy, Jardinier-paysagiste, élève de l’école nationale supérieure du Paysage de Versailles
Julie Bernard, Architecte et dessinatrice, membre de la compagnie d’architecture « Local A Louer »
Anne Longfier, Potière et artiste plasticienne
Yvan Cappelaere, Jardinier-paysagiste, élève de l'école nationale supérieure du paysage de Versailles

L’association « Sors de terre » est membre du réseau Graine de jardins et partenaire de Petit Bain (association de la Guinguette Pirate) avec qui elle mène conjointement des projets de jardinage participatif en pied de cité dans le treizième arrondissement de la ville de Paris.

Contacts : 06.62.17.85.77 - sorsdeterre@yahoo.fr – www.sorsdeterre.blogspot.com